mercredi 21 juillet 2010

Le blues de l'expat ou le choc culturel 1° partie

Késako? Tentative d'explication sociologique. Idée que j'ai piqué aux expats british qui n'ont pourtant rien inventé, relisez Bourdieu et l'intégration sociale!

Le choc culturel peut être un bon moment, qui vous rappelle justement que la Malaisie est un nouveau pays avec pleins de belles choses à découvrir. Mais ça peut aussi être l'enfer les premiers temps. Chacun réagit différemment.
Il y a des impacts physiques et psychologiques bien réels à l'arrivée. Maladies sans origine apparente, genre maux de tête, perte d'appétit, fatigue ou diarrhée. Tous vos sens sont en éveil avec des sons, des odeurs et des goûts tout nouveaux. Votre métabolisme peut prendre des mois à s'adapter à ce nouveau climat. Perso, j'ai perdu 10kg en 3 mois! Positif, quoi!
Votre comportement envers les autres peut aussi changer: vous vous sentez impatient/agacé/irrité/franchement à bout (rayez la mention inutile) parce que vous n'arrivez pas à vous faire comprendre ou parce que leur système de travail est différent. Et bien que vous vous considériez comme non-raciste vous pourriez vous retrouver à généraliser sur les gens du pays; "ils" sont grossiers, "ils" ne m'aiment pas, et j'en passe.
On peut voir de ces pauvres victimes tout les jours: des expats pleurant dans leurs bières se plaignant à d'autres expats que la maid n'est pas capable de nettoyer correctement, que cette bière est trop chaude et puis qu'il pleut tout le temps, bla bla bla.
Quand vous vous sentez mal à l'aise ou même complètement malheureux, dites vous que c'est une étape de votre développement personnel, que vous en sortirez grandi, par exemple "ce qui ne me tue pas me rends plus fort" après avoir pris du sambal à la place du ketchup.

L'expatriation vous met face à des défis, ça vous sort de votre petit confort. Pour vous sentir de nouveau à l'aise, il va falloir vous approprier ce nouveau "territoire" et  vous adapter à votre nouvel environnement.
Bien sûr les choses sont faites différemment ici, et c'est ce qui est attirant. Vous n'avez pas à rappeler aux gens que chez vous, on fait comme ça et que ça marche (mieux). Vous pensez peut être qu'ils ne  savent pas qu'ailleurs c'est différent? Une des meilleures choses de la vie à l'étranger, c'est justement l'échange d'idées: les gens du pays prendront certaines de vos bonnes idées et vous ferez de même. C'est tout bénef pour tout le monde.

Mais alors pourquoi ça arrive ?
Un des attrait de la vie à l'étranger et notamment d'un pays comme la Malaisie, c'est justement de vivre des expériences différentes. Certaines de ces expériences seront bonnes, d'autres non.
Peu importe le pays vous visitez, les choses ne seront jamais faites comme "à la maison". C'est un fait, inutile de lutter.
Bourdieuseries: Nous nous sommes forgés une identité dans une communauté. La manière dont les autres nous perçoivent fait partie intégrante de cette identité. Quand on se retrouve en terra incognita, la manière dont les autres nous perçoivent change. Je me suis rendue compte qu'être "blanche" dans un pays majoritairement composé de "blancs", c'est être invisible. En Malaisie, je suis aussi visible qu'un éléphant dans mon salon, et presque aussi inadaptée, surtout en pleine jungle!
En plus, nous avons appris certaines règles de savoir vivre en société, bon-grès mal-grès, grâce à nos parents, "lèves ton coude quand tu bois", ou avec nos profs, nos copains, notre boss...
Grosso modo et en simplifiant à l'extrême, si vous ne dites pas bonjour à votre boulangère un matin, vous vous excuserez le lendemain, sinon, elle vous le fera payer en vous refilant le croissant tout moisi!Vous savez qu'il faut dire bonjour, vous savez que sinon ça peut être mal perçu par les autres.
Mais dans une nouvelle ville, un nouveau pays, il y a un tas de règles que vous ne connaissez pas. Et vous n'avez aucune façon de savoir ce qui se fait ou pas juste en regardant le voisin, car si ça se trouve lui est considéré comme un gros dégueu par ses pairs. Dans un sens vous tâtonnez, risquant de commettre LA bourde sociale sans le réaliser.
Mais pas d'inquiétude, ça s'apprend en observant et en posant des questions aux gens du pays et aux autres expats, qui sont passés par là. 

Alors comment diminuer l'impact?
- Avant de partir, familiarisez vous avec la nouvelle culture dans laquelle vous vivrez bientôt. Lisez des livres, parlez aux gens qui y ont été, explorez mon blog (pas folle la guêpe). Découvrez les conditions de vie de la population locale, la situation politique, la monnaie, le climat et la cuisine. Prenez un petit guide touristique et commencez à apprendre à compter et à dire bonjour par exemple.
- Familiarisez vous avec les phases du choc culturel que j'expliquerais dans un 2° post. Vous saurez par quoi vous allez passer, vous saurez que d'autres y sont passés. Ca n'évite rien mais ça rassure.
- Venez si possible faire une première immersion sur le terrain. Souvent la personne qui trouve un emploi fait quelques aller-retour professionnels, ça lui permet de s'acclimater. Sa famille par contre débarque sans la moindre idée du pays. Profitez donc de vacances pour faire un tour du marché immobilier et pour identifier vos besoins, mais aussi pour tâter le terrain d'un point de vue du "ressenti".
- A l'arrivée, arrangez vous pour passer 2 ou 3 semaines dans un hôtel. C'est une période idéale pour découvrir la ville, savoir où faire ses courses, trouver un bar sympa et se dire, tiens, je vivrais bien dans ce quartier. Faites vos papiers, working permit et permis de conduire par exemple, ça vous évitera de tout perdre dans le déménagement ou de sauter partout parce que finalement ça prend plus de temps que prévu.
- Parlez. Peu importe que ce soit à votre associé, à un collègue ou à un ami en France mais faites part de vos sentiments, de votre nouvelle maison... Si cela n'aide pas, trouvez-vous un "conseiller ès culture locale" sur place qui comprendra ce que vous traversez. Après tout, c'est bien normal d'avoir un coup de blues de temps en temps quand on lâche tout.
-Pensez de temps en temps à un émigré sur le sol français et imaginez-le en train de se débattre avec notre administration pour obtenir son permis de conduire alors qu'il ne parle pas français...Pas sûr que ce soit simple pour lui non plus! Soyez patient, appréciez les gens qui tentent de vous comprendre et dites vous qu'un jour ou l'autre vous l'aurez ce p..... de papier!

1 commentaire:

  1. Merci pour cet article, ca me remonte vraiment le moral, y a t il un moyen de te contacter ? (mail ?)

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